
Lomé marque cette semaine le lancement d’une nouvelle phase du projet régional SCOPE Africa, piloté par le Haut Conseil pour la Mer (HCM). Cette initiative vise à renforcer la sûreté et la sécurité des ports stratégiques d’Afrique de l’Ouest et du Centre dans un contexte de croissance soutenue du commerce maritime. Le projet a été officiellement lancé à l’occasion d’un séminaire de deux jours qui s’est ouvert mardi 2 décembre sous la houlette du HCM, rassemblant acteurs portuaires, experts régionaux et partenaires internationaux.
Selon Penn Laré, chef de cabinet du HCM, la sécurisation des espaces maritimes ne peut être assurée par un État isolé. SCOPE Africa capitalise sur plus de dix ans de programmes régionaux et entend renforcer la conformité aux normes internationales, améliorer la gestion des risques et former les acteurs portuaires tout en promouvant l’inclusion et la coopération inter-pays. Le projet prévoit également la consolidation des mécanismes de coordination et d’intervention face aux menaces croissantes.
Cette initiative revêt une importance stratégique majeure : près de 90 % du commerce destiné au continent transite par voie maritime avec une croissance annuelle estimée à 7 %. Les ports de la région dont celui de Lomé, jouent un rôle central pour l’acheminement des marchandises vers les pays enclavés, mais restent exposés à des risques multiples allant des accidents industriels aux trafics illicites, en passant par les pressions environnementales et les tensions régionales.
Financé par l’Union européenne et mis en œuvre avec Expertise France et Enabel, SCOPE Africa s’inscrit dans la stratégie « Global Gateway » de l’UE. Dix ports ont été sélectionnés pour bénéficier du projet, parmi lesquels Lomé, Dakar, Abidjan, Lagos et Douala. Les travaux en cours à Lomé visent à définir les mécanismes opérationnels, évaluer les besoins des infrastructures et garantir la fluidité des échanges tout en consolidant l’intégration économique régionale et la sécurité des corridors maritimes.
Par Ben AMSINI
