
Dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu, les autorités sanitaires et leurs partenaires humanitaires ont lancé une campagne de vaccination d’envergure pour endiguer la résurgence de la rougeole observée depuis septembre 2025. Plus de 163 000 enfants sont visés dans les zones de santé de Kirotshe et Katoyi, où l’augmentation des cas a relancé l’urgence de renforcer la protection des plus jeunes face à une maladie hautement contagieuse.
Selon les équipes de Médecins sans frontières (MSF), qui appuient l’opération aux côtés du Programme élargi de vaccination (PEV), 87 924 enfants répartis dans 30 aires de santé sont ciblés à Kirotshe, tandis que 72 406 autres doivent être vaccinés à Katoyi. « Nous sommes au troisième jour de la campagne, qui doit s’achever lundi avant une journée de ratissage pour atteindre les enfants manqués », explique le Dr Théo Bushala, responsable médical de MSF et coordinateur des opérations. Depuis le 2 octobre, plus de 2 243 enfants malades, dont 646 cas sévères, ont déjà été pris en charge gratuitement dans les structures soutenues par l’organisation.
Sur le terrain, cette mobilisation rencontre un écho favorable auprès des familles. À Buhunga, dans l’aire de santé de Kihindo, de nombreux parents se rendent sur les sites de vaccination mis en place au plus près des communautés. « J’ai fait vacciner mes deux enfants pour les protéger. J’ai vu trop de cas autour de nous », témoigne Rebecca Shukuru, mère de deux petits de trois et cinq ans. Pour assurer la réussite de la campagne, les équipes misent sur une combinaison de stratégies : sensibilisation porte-à-porte, implication des leaders locaux et multiplication des points de vaccination adaptés aux déplacements des familles.
Cette offensive sanitaire illustre la détermination des acteurs locaux et internationaux à réduire la circulation d’une maladie qui continue de menacer les plus jeunes. En renforçant la couverture vaccinale, les autorités espèrent non seulement contenir la flambée actuelle, mais aussi prévenir de nouvelles vagues au sein d’une population vulnérable. Une dynamique qui selon les responsables, ne pourra s’inscrire dans la durée qu’à travers une vigilance continue et un soutien accru aux zones de santé affectées.
Par Ben AMSINI
