
Au sud du Togo, la préfecture des Lacs bénéficie d’un nouveau geste de solidarité destiné à renforcer la résilience de ses habitants face à l’érosion côtière. À Aného, le Projet d’investissement pour la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA ResIP), financé par la Banque mondiale, a remis un important lot de matériel aux maraîchers et pêcheurs opérant sur l’axe Gbodjomé–Sanvee-Condji, l’un des segments les plus exposés du littoral. L’initiative vise à soutenir ceux dont les activités sont mises à rude épreuve par la montée des eaux et les changements climatiques.
Au total, 58 moteurs hors-bord, 378 gilets de sauvetage et 40 kits d’irrigation solaire ont été distribués. Ces équipements répondent à des besoins concrets : améliorer l’accès à l’eau pour les exploitations maraîchères grâce à des systèmes autonomes, sécuriser les pêcheurs lors de leurs sorties en mer et leur permettre d’atteindre des zones de pêche plus productives, souvent plus éloignées du rivage. Au-delà du geste matériel, il s’agit d’offrir aux producteurs les moyens de s’adapter à une variabilité climatique qui bouleverse leurs pratiques quotidiennes.
Selon les données officielles, 214 bénéficiaires sont concernés : 40 maraîchers et 174 pêcheurs répartis entre les communes Lacs 1 et Lacs 3. Cette dotation s’inscrit dans une dynamique plus large, composée d’infrastructures de protection, de perfectionnement technique et d’amélioration des chaînes de production. Les autorités locales estiment que ces interventions contribueront à limiter les pertes économiques liées aux aléas climatiques, à stabiliser les revenus des ménages et à renforcer l’ancrage des activités maraîchères et halieutiques dans cette zone particulièrement vulnérable.
Le WACA ResIP mène, parallèlement aux appuis sociaux, de vastes travaux de protection côtière dont celui du tronçon Gbodjomé–Goumoukopé estimé à 33 milliards de francs CFA. Ces actions combinées traduisent une ambition claire : protéger les côtes, mais surtout préserver la dignité et les moyens d’existence de milliers de familles vivant de la mer et de la terre. Dans les Lacs, ce nouvel appui apparaît comme un souffle d’espérance pour des communautés qui malgré l’avancée de la mer, continuent de s’adapter et de défendre leurs activités avec courage.
Par Ben AMSINI
