
À Lomé, le 9ᵉ Congrès panafricain a poursuivi mardi ses travaux dans une atmosphère où souffle un vent de réaffirmation africaine. La session Ministérielle du jour, présidée par le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a rassemblé des responsables venus du continent, mais aussi des représentants caribéens et américains. Tous ont posé un regard lucide sur la place encore trop marginale de l’Afrique au sein d’un multilatéralisme en pleine mutation.
Les échanges ont porté sur les grandes réformes engagées au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, du FMI, de la Banque mondiale et de l’Organisation mondiale du commerce. Les Ministres ont rappelé que ces institutions demeurent éloignées des réalités africaines, alors même que le continent représente près d’un cinquième de la population mondiale. Le renforcement du Comité des dix de l’Union africaine, chargé de défendre la position commune dans les négociations internationales, a été présenté comme un levier essentiel pour donner davantage de poids aux revendications africaines.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte où de nombreux États réclament depuis plusieurs années un siège permanent au Conseil de sécurité et une meilleure prise en compte des priorités africaines. À Lomé, les participants ont souligné qu’une voix unifiée reste l’outil le plus puissant pour influer sur la gouvernance mondiale. Les commissions de travail ont de leur côté approfondi les questions liées aux institutions internationales, à la souveraineté, à la mobilisation des ressources et à la restitution du patrimoine culturel.
Les organisateurs annoncent de nouveaux panels consacrés à l’image du continent, à l’intégration économique et à la sécurité alimentaire, des thèmes jugés stratégiques pour renforcer l’influence africaine. Placé sous le haut patronage du Président du Conseil togolais, Faure Gnassingbé, ce Congrès ambitionne de formuler des recommandations concrètes afin de redessiner la place de l’Afrique dans la gouvernance internationale. À Lomé, l’heure est à la construction patiente, mais résolue d’une voix africaine plus forte, plus audible et pleinement intégrée dans le concert des nations.
Par Ben AMSINI
