
Le Togo a franchi cette semaine une étape institutionnelle majeure avec le discours fondateur prononcé par le président du Conseil, Faure Gnassingbé, devant le Parlement. À la tribune, il a esquissé les contours d’une Cinquième République qui se veut plus démocratique, plus équilibrée et résolument tournée vers l’efficacité. Portée par une réforme constitutionnelle qualifiée de « révolution de l’esprit public », cette nouvelle architecture politique renforce le rôle du Parlement, désormais présenté comme le cœur de la décision nationale. Le message est clair : la politique ne se fera plus hors-sol, mais au sein des institutions élues dans la transparence et la responsabilité.
Dans ce cadre rénové, la gouvernance repose sur un triptyque simple et ambitieux : protéger, rassembler, transformer. Faure Gnassingbé a rappelé l’urgence de renforcer la sécurité dans un environnement régional instable et d’investir dans la résilience des communautés, notamment dans les zones vulnérables du Nord. Sur la scène internationale, le Togo entend poursuivre une diplomatie d’équilibre fondée sur la paix, le panafricanisme moderne et des partenariats économiques stratégiques. Le pays ambitionne de consolider son rôle de médiateur crédible en Afrique de l’Ouest.
Sur le plan intérieur, le président du Conseil en appelle à une « République d’équité », où chaque territoire bénéficie des mêmes chances. La réduction des inégalités régionales, l’élargissement de la décentralisation et le renforcement des collectivités locales constituent le socle de cette vision. L’État promet de gouverner pour tous dans une logique d’inclusion et de proximité. Le chef du gouvernement a également tendu la main à l’opposition invitant à une culture du débat responsable, où la critique devient force de proposition et non d’obstruction.
Enfin, Faure Gnassingbé a placé la transformation socio-économique au centre de son mandat, avec dix chantiers prioritaires : éducation, santé, accès à l’eau et à l’électricité, emploi des jeunes, digitalisation et modernisation de la justice. Il a insisté sur la nécessité d’une gouvernance de résultats, affirmant que cette nouvelle République doit se mesurer à son impact concret sur la vie des citoyens. « La République est entre nos mains », a-t-il conclu, appelant les parlementaires à écrire ensemble une ère politique fondée sur la justice, la confiance et l’avenir partagé.
Par Ben AMSINI
